Depuis 2006 se déploie dans les écoles françaises le programme de prévention « Vivre avec le Soleil ». Les enseignants, du premier degré essentiellement, mettent en œuvre des activités articulant sciences, socle commun de connaissances et de compétences et éducation à la santé. Ces activités visent à améliorer les connaissances mais aussi à modifier leurs comportements au soleil de sorte que soit diminuée à terme l’incidence du cancer de la peau et de la cataracte. Les enseignants sont dotés d’un guide d’activités clefs en main qui permet, même sans formation, de faire découvrir aux élèves les effets du soleil sur la santé, les principales caractéristiques du rayonnement solaire, ainsi que les moyens de protection.
Une étude menée par le Centre régional de lutte contre le cancer de Languedoc Roussillon vient d’être publiée dans la revue scientifique International Journal of Environmental Research and Public Health. Le but était de déterminer l’efficacité de ce programme en examinant l’évolution (avant/après) des connaissances, attitudes et comportements d’élèves bénéficiaires et non bénéficiaires du programme. 70 classes (1365 élèves), réparties sur toutes la France, ont participé pendant plus d’un an à cette étude. Les enseignants n’ont reçu aucune formation spécifique pour ce programme. Par désignation au hasard (essai randomisé en cluster), la moitié d’entre eux ont mis en œuvre Vivre avec le Soleil, l’autre moitié joue le rôle de témoin. Les données ont été recueillies avant le travail avec les élèves, trois autres fois au cours de l’année suivante.
L’analyse statistique indique que la connaissance du risque solaire a augmenté de façon significative dans les classes bénéficiaires. Si les deux groupes ont positivement changé leur attitude, le groupe Vivre avec le Soleil s’est avéré constamment plus en progrès. Après les vacances d’été, les différences entre les deux groupes ont diminué tout au long de l’année, mais les écarts sont restés significatifs. Par ailleurs, une modification des comportements pendant les vacances a été observée. Par exemple, le groupe Vivre avec le Soleil applique un écran solaire plus fréquemment que dans le groupe témoin, portent plus souvent un chapeau et utilisent plus le parasol sur la plage.
L’étude publiée (en anglais) dans le IJERPH est accessible entièrement en ligne.